Pour établir ce Top 13 des comédies sportives, il nous fallait un jury de choc, une ligue de gentlemen incorruptibles possédant autant le muscle que la plume. Alors, n’écoutant que notre courage, nous avons pris nos jambes à notre cou pour filer sur le plateau de Stade 2.
Après 8 Suzes, 5 Ricard tomates, 6 Berger pêches et 9 Frontignan Muscats, nous sommes en mesure de vous révéler le choix du Jury.
Sportif par amour / College de Buster Keaton et James W. Horne (1927)
Un jeune étudiant, incarné par Buster Keaton, doit se mettre au sport s’il veut conquérir celle qu’il aime, qui lui préfère un rival plus musclé. Keaton accomplit un décathlon de folie pour aller rejoindre sa bien-aimée. Patrick « Marie-José Peeerec !!! » Montel a bien failli ne jamais s’en remettre.
Coup de tête de Jean-Jacques Annaud (1979)
Le meilleur film sur le foot et ses intrigues crapuleuses. Dans son maillot bleu Chaillotine, Patrick Dewaere nous gratifie d’une série de dribbles digne de Ronaldo. Avec Jean-Jacques Annaud en attaque, Francis Veber avant-centre, Jean Bouise, Paul Le Person et Michel Aumont en défense, l’équipe du film est digne de « France 98 ». « Après avoir vu un film pareil, on peut mourir tranquille mon p’tit Jean-Mimi » dixit Thierry Roland.
Le Vélo de Ghislain Lambert de Philippe Harel (2001)
Ghislain Lambert (Benoît Poelvoorde) est né dix minutes après Eddy Merckx. Depuis, il n’a jamais rattrapé son retard. Affûté comme jamais, Poelvoorde sonne la charge héroïque pour se faire la belle et démontre que le théorème de Chapatte ne marche pas à tous les coups.
Rasta Rockett / Cool Runnings de Jon Turtletaub (1993)
Presque aussi culte que les commentaires de Pierre Fulla lors des JO de Nagano.
« I can see clearly now » : ce n’est pas de Pierre Fulla annonçant la fin de la tempête de neige dans le ciel de Nagano mais le tube de Jimmy Cliff devenu l’hymne de tout un peuple. La réplique culte ?
Derice : Sanka man… qu’est-ce que tu fumes ?
Sanka : Je fume pas, j’expire !
Les Fous du stade de Claude Zidi (1972)
Certainement le film le plus déjanté des Charlots. Aussi musclés qu’un commentaire de Lionel Chamoulaud, les quatre garçons dans le vent vont pourtant truster les médailles d’or aux Jeux Olympiques de… Paris. Après ça, étonnez-vous que la capitale française n’ait pas obtenu les JO en 2012 !
Semi-Pro de Kent Alterman (2008)
Will Ferrell alias Jackie Moon est au sommet de sa forme avec son équipe de basket des Flint Tropics. Un véritable festival capillaire et vestimentaire. Ferrell, c’est les Marx Brothers sous acide à lui tout seul, une bonbonne de gaz hilarant sur pattes. Jacques Monclar en a la voix qui déraille.
Les Rois du patin / Blades of Glory de Josh Gordon & Will Speck (2007)
Ce mec on l’adore tellement qu’on aurait pu faire un top 10 rien qu’avec lui. Avec son humour loufoque et un sens du mauvais goût assumé, le génial Will Ferrell explore la bêtise du mâle américain à travers le sport. Après la Formule 1 (Ricky Bobby, roi du circuit), Ferrell s’attaque au patinage artistique. Combinaisons flashy couleur « vomi », coupes de cheveux improbables, guerre des ego : Philippe Candeloro et Nelson Monfort en ont rêvé, Will Ferrell l’a fait.
Les Cracks d’Alex Joffé (1968)
« Mon vélo, on m’a volé mon vélo ». Ce film pourrait se résumer à ce dialogue et ce mot « vélo » devenu culte dans la bouche d’André Bourvil. Le Normand incarne ici Jules Duroc, un bricoleur de bicyclette engagé sur l’épreuve Paris-San Remo, tentant d’échapper à son créancier. Le duo Bourvil / Robert Hirsch fait des merveilles. Comme dirait le subtil Patrick Chêne : « Et bien on s’est encore régalé, mon cher Bernard ». À noter que le vélo de Jules Duroc a depuis rejoint le Musée de Notre-Dame des Cyclistes de Labastide-d’Armagnac où il est conservé avec les précieuses reliques d’Eddy Merckx et de Bernard Hinault.
Carton jaune / Fever Pitch de David Evans (1997)
Adapté du roman culte de Nick Hornby, grand fan du club de foot d’Arsenal, qui finit par remporter le Championnat d’Angleterre en 1989 après dix-huit années de disette. Dans la version anglaise, Colin Firth incarne ce supporteur d’Arsenal dont la passion obsessionnelle va avoir des répercussions sur sa vie sentimentale. Une comédie drôle et sensible comme seuls les anglais savent les faire.
Terrain d’entente / Fever Pitch de Peter & Bobby Farrelly (2005)
En 2004, les Frères Farrelly transposent le roman de Nick Hornby dans l’univers du baseball avec l’équipe des Red Sox de Boston qui remporta la même année le Championnat du Monde, 86 ans après sa dernière victoire. Une comédie romantique à la sauce Farrelly irrésistiblement portée par le duo Jimmy Fallon / Drew Barrymore.
Le Golf en folie / Caddyshack d’Harold Ramis (1980)
L’Amérique libérale racontée par Harold Ramis, cela donne Caddyshack. D’un côté, il y a les membres du Club, riches, excentriques et souvent infréquentables. De l’autre, les employés, tous pauvres. À voir, rien que pour Bill Murray qui passe la moitié du film à tenter de se débarrasser de Mr. Gopher, un petit rongeur menaçant de détruire les greens. Mr. Gopher a d’ailleurs un air de famille avec Phil la marmotte d’Un jour sans fin.
La Castagne / Slap Shot de George Roy Hill (1977)
Certes ce n’est pas le meilleur opus du tandem Roy Hill / Newman (Butch Cassidy et le Kid, L’Arnaque) mais on ne résiste pas à l’humour grinçant de cette comédie et au charme grisonnant d’un Paul Newman qui détonne en looser plein de panache.
Joue-la comme Beckham / Bend it like Beckham de Gurinder Chadha (2002)
Comment finir ce top sans parler de Joue-la comme Beckham, une des comédies British les plus réjouissantes sur le football… et bien plus ! Comment devenir footballeuse quand on est prédestinée à rester femme au foyer ? Comment faire face à une communauté aveuglée par les préjugés sur l’homosexualité ? Le contraste hilarant entre deux traditions, indienne et britannique, est porté par une distribution impeccable, Keira Knightley en tête dans son premier grand rôle. Gooaaal !!!…
par Yann Marchet