Le 23 décembre 1974 sur France Inter, Jacques Chancel reçoit dans son émission Radioscopie le cinéaste Jacques Tati à l’occasion de la sortie de son film Parade.
Avec beaucoup d’humilité, le cinéaste égrène les épisodes marquants de sa carrière et exprime son regard un peu pessimiste sur le monde.
Pour concevoir ses gags, Tati observe beaucoup : « Je crois que ça s’apprend, l’observation. Je crois que c’est indispensable. (…) Les enfants observent magnifiquement bien. (…) Je crois que, pris dans cette compétition de cette vie moderne qui est intense, qui est la nôtre, les gens qui sont dans le bain n’ont plus le temps d’observer. Et alors, chose fabuleuse, c’est que les retraités, de nouveau, sont assis sur un banc, et deviennent un très bon public parce qu’ils ont repris un peu le rythme lent et cette joie de regarder autour de soi. »
Le cinéaste sait exactement à quel moment les gens vont rire, même si ça n’est pas une science exacte. « Je ne fabrique jamais un film en me disant : voilà, je vais vous faire rire. Je me dis : ce qui me fait rire, c’est ça. Peut-être que ça va vous faire rire aussi. »
Malgré certains échecs au Box-office, Tati n’a aucune amertume. Il parle de son envie de revenir tourner en France si l’État le lui permet. Malheureusement, Parade restera le dernier de ses six longs-métrages après Jour de fête, Les Vacances de Monsieur Hulot, Mon oncle, Playtime et Trafic.
par Jérémie Imbert
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