En 2001, la comédienne Andréa Ferréol reçut le Prix « Reconnaissance des cinéphiles » pour l’ensemble de sa carrière. Une évidence. Son livre, La Passion dans les yeux, publié aux éditions L’Archipel, l’atteste.
Au cinéma, elle débute en 1973 sous la direction de François Reichenbach et de Raymond Devos dans La Raison du plus fou, tandis que son dernier film en date, Saint-Amour, de Benoît Delépine et Gustave Kervern, s’avère être déjà l’une des meilleures comédies françaises de l’année 2016.
Entre-temps, elle côtoie Gérard Pirès (Elle court, elle court la banlieue), Philippe de Broca (L’Incorrigible), Patrick Schulmann (Aldo et Junior), Yves Robert (Le Jumeau) ou encore Claude Zidi (elle double la voix de Bonemine incarnée par Marianne Sägebrecht, d’origine allemande, dans Astérix et Obélix contre César, et passe faire un petit tour dans La Boîte, deux ans plus tard, en compagnie de Guy Marchand, ndlr).
Cela n’est évidemment rien comparé à ces deux grands classiques : La Grande bouffe de Marco Ferreri (1973) à qui elle consacre tout un chapitre (mérité, cela va sans dire), et Les Galettes de Pont-Aven (1975). Ce dernier, mis en scène par Joël Séria, avec aussi Jean-Pierre Marielle, Dominique Lavanant et Claude Piéplu, vaut à Andréa Ferréol sa toute première nomination au César de la Meilleure Actrice dans un second rôle. Dans ses mémoires, elle ne s’y attarde pas outre-mesure, préférant évoquer ses rencontres, ses joies, ses déceptions humaines : louanges pour Bernard Fresson, Jean-Paul Belmondo, Victor Lanoux alias « Totor », Jean Carmet, règlements de compte en bonne et due forme avec Roger Hanin, Jacques Boudet, Alberto Sordi, Marcello Mastroianni. Sans oublier son histoire intime avec Omar Sharif.
Parallèlement, quelques mots sur Ettore Scola, Claude Brasseur, Tony Curtis, Woody Allen (dont elle rate une audition, car jugée trop belle par la maestro, ndlr), Michel Galabru… ainsi que sur Jean-Pierre Mocky (avec qui elle tourne Y a-t-il un Français dans la salle ?, et ce, bien que la paire de fesses présente dans le film ne lui appartienne pas, ndlr) viennent parfaire l’ouvrage.
« Mon existence n’a été ni lisse ni rectiligne mais elle a suivi un fil qui ne s’est jamais cassé, celui de l’enthousiasme allié à la rigueur : celui de « la raison ardente », que célébrait Apollinaire. Les fées qui se sont penchées sur mon berceau à ma naissance m’ont gâtée, mais de tous leurs dons je ne retiendrai que celui de l’enthousiasme. Oui, du destin, j’ai vraiment reçu la passion en cadeau. Elle se lit dans mes yeux », conclut-elle avec poésie. Un livre aussi beau que passionnant.
La Passion dans les yeux
de Andréa Ferréol
Editions L’Archipel – 240 pages
Parution : 6 avril 2016
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Site officiel d’Andréa Ferréol
par Gilles Botineau