Hommage à Yves Barsacq

Visage familier du grand et du petit écran hexagonal, le comédien Yves Barsacq nous a quittés le 4 octobre 2015 à l’âge de 84 ans dans une indifférence quasi générale.

Pourtant, de la fin des années 1950 au milieu des années 1990, il s’est illustré dans plus de 150 films, dont une majorité de comédies, sous la direction d’illustres maestros, parmi lesquels Woody Allen (Guerre et amour), Michel Audiard (Le Cri du cormoran le soir au-dessus des jonques, Le Drapeau noir flotte sur la marmite, Elle cause plus, elle flingue…), René Clair (Tout l’or du monde), Philippe Clair (La Grande maffia, Par où t’es rentré… on t’a pas vu sortir), Denys de la Patellière (Le Tatoué), Stanley Donen (Voyage à deux, 1967), Jean Girault (Les Bricoleurs, Pouic-Pouic, Le Gendarme se marie, Un drôle de Colonel, Le Gendarme en balade, Les Charlots font l’Espagne…), Robert Lamoureux (Impossible… pas français !, Opération Lady Marlène), Georges Lautner (Des pissenlits par la racine), Gérard Oury (Le Cerveau, La Soif de l’or), Jean-Marie Poiré (L’Opération Corned Beef), Pierre Richard (Le Distrait), Jacques Tati (Playtime), Pierre Tchernia (Le Viager), Francis Veber (Le Jouet), Jean Yanne (Les Chinois à Paris), etc.

Par ailleurs, il a l’honneur d’intégrer la toute première pellicule signée Max Pécas, Le Cercle vicieux, en 1960, un polar « comico-coquin » dont Charles Aznavour assure la bande originale, et rejoint Julie Andrews sur le plateau de la comédie musicale Darling Lili, une œuvre réalisée par l’immense Blake Edwards, puis nommée trois fois aux Oscars en avril 1971.

À l’aube du XXIème siècle, oublié du métier, il se « réfugie » dans le doublage où il devient une voix de référence : Ordralphabétix (Astérix et la Surprise de César), le Juge Womack (La Famille Addams), Marvin Acme (Qui veut la Peau de Roger Rabbit), le juge Stephen Wexler (S.O.S. Fantômes 2), Dupont (Les Aventures de Tintin, la série télé), et Papy Pierrot (Ma Maman est en Amérique, elle a rencontré Buffalo Bill).

Une carrière aussi luxuriante qu’admirable. Hommage…

par Gilles Botineau