Qui dit comédie française à succès dit remake américain. Pour le meilleur ou pour le pire ?
Quand Sylvester Stallone adapte comme il peut le classique d’Édouard Molinaro avec Louis de Funès, la sauce ne prend définitivement pas. À défaut d’être « dans le sac », l’embrouille est visiblement sur l’écran.
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Le Grand blond avec une chaussure noire (1972) / The Man with One Red Shoe (1985)
Sorti treize ans après le film original d’Yves Robert, ce pâle remake s’inscrit dans la filmo de jeunesse de Tom Hanks qui tente, en vain, de se glisser dans les pas (et dans la chaussure) de Pierre Richard. Mais avec une chaussure rouge, ça marche beaucoup moins bien.
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L’Emmerdeur (1973) / Buddy Buddy (1981)
Pour cette septième collaboration avec son acteur fétiche Jack Lemmon, l’immense Billy Wilder achève sa carrière de triste manière. Ce très léger Victor la gaffe (dans son titre français) n’est que l’ombre du classique avec Jacques Brel et Lino Ventura. Reste le plaisir intact du tandem Walter Matthau / Jack Lemmon.
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Le Jouet (1976) / The Toy (1982)
Accusé injustement de racisme à l’époque de sa sortie, ce remake signé par le réalisateur de Superman et des Goonies, fut l’un des plus gros succès américains de l’année 1982. Après l’irremplaçable Pierre Richard, le public s’amuse aux côtés du comique Richard Pryor.
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La Chèvre (1981) / Pure Luck (1991)
En 1991, l’inconnue Nadia Tass tente d’adapter l’inadaptable. À savoir, reformer à l’américaine le duo de La Chèvre via Danny Glover et Martin Short. Une mission impossible pour un Danger public (titre de ce remake), qui s’avère au final, un vrai danger pour le public.
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Le Père Noël est une ordure (1982) / Mixed Nuts (1994)
Échec public et commercial, voici l’exemple type du film qui n’aurait jamais dû être adapté aux États-Unis. Avec son humour bien « frenchy », le classique du Splendid ne pouvait décemment pas traverser l’Atlantique. Et rien n’y fait dans l’adaptation de Nora Ephron. Steve Martin et Adam Sandler cabotinent à outrance. Définitivement, non !
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Les Compères (1983) / Fathers’ Day (1997)
Véritable talent de la comédie américaine, Ivan Reitman s’attaque ici à la deuxième aventure de la « trilogie veberienne ». Malgré un casting de luxe composé de Robin Williams et Billy Crystal, le remake est un échec cuisant, et poussera ainsi Veber à s’adapter lui-même. Mais est-ce vraiment une bonne idée ?
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3 Hommes et un couffin (1985) / Three Men and a Baby (1991)
Pour adapter la comédie-phénomène de Coline Serreau aux États-Unis, les producteurs hollywoodiens font appel à Mr Spock (Star Trek). Vous vous demandez pourquoi ? Nous aussi. Leonard Nimoy filme le trio Steve Guttenberg (Police Academy), Tom Selleck (alias Magnum) et Ted Danson, face à un bébé «made in America». Mention : très honorable.
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Hold up (1985) / Quick change (1990)
C’est avec cette nouvelle adaptation de Quick change, un roman de Jay Cronley, que le comique Bill Murray passe derrière la caméra, épaulé par Howard Franklin (qui avait participé à l’adaptation du Nom de la rose pour Jean-Jacques Annaud en 1986). Difficile pour Bill Murray de faire plus clownesque que Jean-Paul Belmondo dans le film d’Alexandre Arcady, mais l’intention et le résultat sont plutôt louables.
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Les Fugitifs (1986) / Three Fugitives (1989)
« On n’est jamais si bien servi que par soi-même », a dû se dire Francis Veber. Devenu l’auteur français ayant suscité le plus grand nombre de remakes aux Etats-Unis, il s’offre en 1989, l’adaptation de son propre film Les Fugitifs, mais Nick Nolte et Martin Short ont du mal à faire oublier l’inégalable tandem Gérard Depardieu / Pierre Richard.
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Mon père, ce héros (1991) / My Father The Hero (1994)Auparavant spécialisé dans le cinéma d’horreur, le réalisateur Steve Miner s’attèle au remake du film de Gérard Lauzier Mon père, ce héros. Gérard Depardieu reprend aisément son personnage, se teint en blond platine, et américanise le tout. Est-ce bien raisonnable ?
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Les Visiteurs (1993) / Just Visiting (2001)
Avoir été l’un des plus gros succès au box-office français avec plus de treize millions d’entrées en 1993 ne justifie pas forcément tout. Reniant lui-même le résultat, Jean-Marie Poiré utilise un pseudo (Jean-Marie Gaubert) pour ce beau naufrage cinématographique. C’est pas du tout Okkkayyyy !!!
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Un indien dans la ville (1994) / Jungle 2 Jungle (1997)
Qui a dit que pour faire un bon remake d’une comédie française, il suffit de déplacer ses personnages de Paris à New-York, et l’affaire est dans le sac ? Tim Allen et Martin Short, véritables stars comiques dans leur pays, remplacent le duo Thierry Lhermitte / Patrick Timsit, et Mimi Siku devient un beau gosse, style surfeur. Absolument sans intérêt.
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Attention ! Luc Besson est dans les parages. Avec Queen Latifah au volant à la place de Samy Naceri, c’est un peu comme si Diam’s remplaçait Vin Diesel pour un remake « made in france » de Fast & Furious. Du grand n’importe quoi en somme, malgré le talent de Jimmy Fallon.
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Le Dîner de cons (1998) / Dinner for Schmucks (2010)
Les producteurs hollywoodiens n’ont pu résister à l’adaptation du bijou aux 9 millions d’entrées de Francis Veber. Malgré le talent indéniable de Steve Carrell, le réalisateur Jay Roach (Austin Powers) et ses scénaristes font une erreur fatale, montrer le fameux dîner, qui s’avère assez fade.
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par Emmanuel Gauguet