Voyage en absurdie avec Le Quepa sur la Vilni !

Avec son second moyen métrage, Le Quepa sur la Vilni ! (« Panique sur la ville », lorsque l’on met les syllabes dans le bon ordre, film d’épouvante de 1957 qui est projeté dans le cinéma du village), Yann Le Quellec confirme son aptitude pour la comédie absurde et la fantaisie débordante dans la lignée des films de Buster Keaton, Jacques Tati ou Jacques Rozier, sentiment de filiation renforcé par la présence d’un Bernard Menez en grande forme qui n’a rien perdu de la fraîcheur drolatique de ses débuts.

Yann Le Quellec cultive l’Art de la fugue, le goût des chemins de travers et des situations décalées où l’on croise le chanteur Christophe en maire tendance gourou new-age et le fantôme granitique et ensorcelant de Bernard Hinault qui escalade les collines des Corbières, dans son maillot jaune millésime 1979, au son de « Goodbye and Hello » de Tim Buckley.

Prix Jean Vigo 2013, Le Quepa sur la Vilni ! est proposé dans toutes les bonnes salles de France en double programme avec Je sens le Beat qui monte en moi, premier court métrage du cinéaste.

Synopsis : Aujourd’hui, André sort de sa paisible retraite : sur ordre du maire, il doit mener à travers monts une troupe d’hommes-sandwichs à vélos pour attirer les spectateurs à l’inauguration du cinéma local. Malgré sa détermination, l’ancien facteur a bien du mal à dompter ses jeunes et impétueux coéquipiers.

par Yann Marchet