On lui doit la plus grande saga du cinéma français : Richard Balducci, l’homme à l’origine du Gendarme de Saint-Tropez, nous a quitté mardi 8 décembre, à l’âge de 93 ans.
Correspondant de guerre jusqu’à la Libération, il devient ensuite journaliste, notamment pour France-Soir à la rubrique Spectacles, puis il se reconvertit attaché de presse dans le cinéma, une nouvelle fonction qui lui permet de côtoyer François Truffaut, Christian-Jaque, Claude Lelouch, Jean-Luc Godard, Julien Duvivier, Philippe de Broca, Claude Chabrol ou encore Jacques Becker.
Au début des années 1960, une mésaventure (le vol de sa caméra) le conduit à la gendarmerie de Saint-Tropez, où il tombe sur un militaire très peu coopératif. De là naît le célèbre personnage Ludovic Cruchot, brillamment incarné par Louis de Funès dans six films réalisés par Jean Girault (mais seuls les quatre premiers seront reconnus par son géniteur) : Le Gendarme de Saint-Tropez (1964), Le Gendarme à New York (1965), Le Gendarme se marie (1968), Le Gendarme en balade (1970), Le Gendarme et les extra-terrestres (1979), Le Gendarme et les gendarmettes (1982).
Des années après, Balducci révèle avoir travaillé sur un énième script, Le Gendarme et le Triangle des Bermudes, afin de rehausser le niveau. Mais la disparition de Louis de Funès, en 1983, met un terme définitif à cet ambitieux projet.
En marge de ces incontournables, Richard Balducci scénarise et/ou réalise bon nombre de comédies sans prétention, « nanardesques » diront certains, généralement soutenues par de fidèles amis : Michel Galabru (La Honte de la famille, Par ici la monnaie), Jean Lefebvre (Prends ta Rolls… et va pointer !, N’oublie pas ton père au vestiaire, Salut la puce), Michel Leeb (On l’appelle Catastrophe) et Paul Préboist (Le Facteur de Saint-Tropez).
Enfin, quelques films X (sous le pseudonyme Bruno Baldwyn), et diverses œuvres littéraires, parsèment la carrière de cet homme discret, à l’imagination aussi notable que débordante.
par Gilles Botineau