En 2016, Gérard Jugnot se laissa aller à quelques confidences nostalgiques et pimentées – par le biais des éditions Grasset – sur ses années Splendid. Aujourd’hui, c’est désormais au tour d’un de ses comparses, Michel Blanc, de lever le voile sur sa propre carrière, poussé par le journaliste Alexandre Raveleau, à qui l’on doit déjà l’ultime témoignage du regretté Michel Galabru, Les rôles de ma vie (Hors Collection).
Sur un malentendu n’est pas un livre d’entretiens au sens propre. Raveleau prend d’abord la plume et raconte de son point de vue le parcours de Michel Blanc, au théâtre, à la télévision ou, plus conséquemment encore, au cinéma, des Bronzés / Bronzés font du ski jusqu’à la suite de Embrassez qui vous voudrez, en passant par Viens chez moi j’habite chez une copine, Marche à l’ombre, Tenue de soirée, Grosse fatigue, Je vous trouve très beau, Les Nouvelles aventures d’Aladin.
À Michel Blanc, ensuite, de commenter au fur et à mesure, sans détour ni censure, l’essentiel de ses rôles. Et si l’on reste parfois quelque peu sur sa faim – il faut dire que certains films mériteraient un chapitre entier – l’ensemble ne manque pas de consistance, et on revisite en détail autant qu’avec bonheur moult classiques issus de la culture populaire, dont une majorité de comédies à la française.
En sus, Alexandre Raveleau a le bon goût d’accorder une place non négligeable à des œuvres injustement méconnues, telles Le Monstre de Roberto Benigni, La Montre, la croix et la bannière de Ben Lewyn, d’après Marcel Aymé, avec Bob Hoskins et Jeff Golblum, ainsi que Drôle de samedi, un indescriptible film à sketches signé Bay Okan.
Au final, une carrière aussi brillante qu’atypique – où s’entremêlent les noms de Christian Clavier, Thierry Lhermitte, Josiane Balasko, Patrice Leconte, Bertrand Blier, Jean-Pierre Mocky… sans oublier celui de Jerry Lewis (Retenez-moi ou je fais un malheur de Michel Gérard) – ici exposée avec passion.
Sur un malentendu… ça va marcher !
Michel Blanc, Sur un malentendu
de Alexandre Raveleau
Editions Hors Collection – 300 pages
Parution : 21 septembre 2017
par Gilles Botineau