Bob Woodward, auteur en 1984 de Wired, the Short Life and Fast Times of John Belushi, aujourd’hui traduit par les éditions Capricci sous le titre John Belushi, la folle et tragique vie d’un Blues Brother, est loin d’être un inconnu. Journaliste au Washington Post, Woodward était l’un des deux protagonistes de l’enquête du Watergate qui entraîna la démission de Richard Nixon en 1974 – Robert Redford jouait son rôle dans Les Hommes du président d’Alan J. Pakula.
C’est le même type d’investigation rigoureuse qu’a mené Bob Woodward sur la carrière à l’issue tragique de John Belushi, comique vedette du Saturday Night Live à la télévision et d’American College et The Blues Brothers au cinéma.
Basé sur plus de 200 entretiens (avec son épouse Judy, Dan Aykroyd, son acolyte à l’écran et dans la vie, Steven Spielberg, Lorne Michaels, Chevy Chase, Jack Nicholson…) et une foule de documents annexes, John Belushi, la folle et tragique vie d’un Blues Brother, retrace avec une précision quasi-militaire les dernières années du comédien jusqu’à son overdose fatale à Hollywood le 5 mars 1982, dans un bungalow proche du Chateau-Marmont à l’âge de 33 ans. Victime de la pression constante de « l’industrie » et titulaire d’une personnalité addictive et autodestructrice, John Belushi sera victime d’une escalade narcotique où la cocaïne (en quantité industrielle) laissera bientôt place à l’héroïne.
Ce passionnant tome de près de 500 pages comporte de nombreuses révélations, des origines albanaises de l’interprète du Jake Blues des Blues Brothers à son projet avorté avec Louis Malle (la comédie romantique Moon Over Miami), en passant par sa rivalité avec Chevy Chase au sein du Saturday Night Live, sa fascination pour la musique punk et l’identité des dernières personnes lui ayant rendu visite de son vivant, parmi lesquelles Robin Williams et Robert de Niro.
John Belushi, la folle et tragique vie d’un Blues Brother
de Bob Woodward (Éditions Capricci, 496 pages, 24 €)
Disponible depuis le 2 avril 2015
par Christophe Geudin