Lionel Barrymore, James Stewart, Jean Arthur et Edward Arnold dans Vous ne l'emporterez pas avec vous (Frank Capra, 1938)

Frank Capra honoré à la Cinémathèque

Qu’aurait pensé Frank Capra de l’élection de Donald Trump, lui le fils d’immigrés italiens et chantre de l’Amérique de Jefferson et de ses valeurs démocratiques ? Programmée à la Cinémathèque Française du 4 janvier au 27 février 2017, la grande rétrospective Frank Capra – dont CineComedies est partenaire – nous offre l’occasion de mesurer à quel point les films du cinéaste de la « Grande Dépression » entrent en résonance avec notre monde actuel et les errances de l’Amérique.

L’Amérique rêvée de Frank Capra

James Stewart dans Mr. Smith au sénat (Frank Capra, 1939)Frank Capra fait ses premières armes dans le burlesque en opérant comme gagman et scénariste pour Bob Eddy puis chez Mack Sennett. Il écrit notamment pour le jeune comédien Harry Langdon, star montante de la comédie dans les années 1920. Mais c’est sa rencontre, d’une part avec le producteur Harry Cohn, fondateur de la Columbia Picture, d’autre part avec le scénariste Robert Riskin qui lui écrit huit films, qui va permettre au cinéaste de véritablement trouver sa voie.

Grande dame d'un jour (Frank Capra, 1933)
Broadway Bill (Frank Capra, 1934)
 Vous ne l'emporterez pas avec vous (Frank Capra, 1938)
Arsenic et Vieilles Dentelles (Frank Capra, 1944)

De Lady For A Day en 1933 à Mr. Smith au sénat en 1939 [Bande-annonce], en passant par New York – Miami en 1934 [Bande-annonce]  et Broadway Bill la même année, Capra va faire les beaux jours de la Columbia et connaître un succès phénoménal, remportant pas moins de trois Oscars comme Meilleur Réalisateur. Avec L’Extravagant Mr Deeds [Bande-annonce]Vous ne l’emporterez pas avec vous [Bande-annonce] et Mr. Smith au sénat, le cinéaste d’origine sicilienne nous parle d’une Amérique rêvée, utopique, où des citoyens ordinaires parviennent à triompher face à une élite corrompue.

Clark Gable et Claudette Colbert dans New York-Miami (Frank Capra, 1934)En 1939, son contrat d’exclusivité avec la Columbia touchant à sa fin, Frank Capra décide de reprendre sa liberté et signe avec la Warner pour réaliser Meet John Doe [Bande-annonce] avec Gary Cooper, nouveau succès dans la veine de ses précédents films. Pendant la Seconde Guerre Mondiale, il s’engage dans l’Armée et réalise sept films de propagande — Pourquoi Nous Combattons — tous projetés durant la rétrospective. Après la parenthèse Arsenic et Vieilles Dentelles [Bande-annonce], une comédie loufoque avec Cary Grant adaptée d’une pièce de Joseph Kesselring, Capra revient en 1946 avec La Vie est Belle [Bande-annonce], son chef d’œuvre ultime, où il retrouve James Stewart, le héros de Mr. Smith au sénat. Par sa construction scénaristique sophistiquée (un ange débarque sur Terre pour montrer à George Bailey ce qu’aurait été la vie de ses proches et des habitants de la petite ville de Bedford Falls si par malheur il avait mis fin à ses jours) et sa mise en scène virtuose, It’s A Wonderful Life représente la quintessence du cinéma de Frank Capra et de son Amérique idéalisée [Lire notre dossier sur La Vie est belle]. Mais ce film, reconnu désormais comme l’un des plus grands chefs-d’œuvre de l’Histoire du cinéma, est un terrible échec commercial lors de sa sortie en salle. L’époque a changé et le cinéma de Capra, dans l’Amérique prospère des années 1950, ne fait plus recette. Le cinéaste signe son dernier film en 1961 et conclue une carrière exceptionnelle avec Milliardaire d’un Jour [Bande-annonce], remake de Lady For A Day [extrait].

James Stewart et Frank Capra sur le plateau de Mr. Smith au sénat (1939)
James Stewart, Jean Arthur et Frank Capra sur le plateau de Mr. Smith au sénat (1939)

Terme souvent galvaudé, le « Feel Good Movie » s’applique parfaitement aux films de Frank Capra. On pourrait même dire qu’il en est l’inventeur. En ces temps de sinistrose, on ne saurait trop vous recommander de ne pas respecter la dose prescrite et de vous précipiter dès le 4 janvier dans les salles de la Cinémathèque redécouvrir les œuvres du cinéaste sur grand écran.

James Stewart et Donna Reed dans La Vie est belle (Frank Capra, 1946)


Hommage à Frank Capra à la Cinémathèque Française du 4 janvier au 27 février 2017

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Cary Grant et Frank Capra sur le plateau de Arsenic et vieilles dentelles (1944)


par Yann Marchet

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