Bienvenue en Sicile, la comédie selon Pif - © Photo CineComedies

Bienvenue en Sicile, la comédie selon Pif

Inspirée d’un fait historique peu connu – l’alliance contre nature des alliés américains de la mafia sicilienne lors de l’occupation de l’île en 1943 -, Bienvenue en Sicile renoue avec l’âge d’or du cinéma comique italien. Rencontre avec Pierfrancesco Diliberto alias Pif, auteur-réalisateur-acteur d’une comédie férocement drôle et joyeusement grave.

Affiche italienne de Bienvenue en Sicile (In guerra per amore) de Pif (2018)Cinecomedies : Bienvenue en Sicile est une comédie historique dans la lignée de La Grande guerre de Mario Monicelli, de La Grande pagaille de Luigi Comencini. Revendiquez-vous ces influences ?
Pif : Inévitablement, ces racines font partie de mes influences d’auteur. J’ai grandi avec ces films et l’article numéro un de la constitution de la comédie à l’italienne est de faire rire, mais il faut aussi garder en tête une portion dramatique, et cet équilibre est très important. Dans le cas de Bienvenue en Sicile, ce dosage était encore plus compliqué car son scénario est basé sur des faits historiques : en 1943, lors du débarquement des forces alliées en Sicile, les États-Unis et la Cosa Nostra ont signé un pacte de collaboration et d’alliance étroite qui allait perdurer dans le temps et marquer l’Italie pour le reste de son histoire… Les rapports entre l’église, le fascisme, la politique et la mafia sont au cœur du film, et tous leurs jeux de pouvoir continuent encore aujourd’hui avec les scandales de la Démocratie chrétienne et de la Banque du Vatican. Ce qui m’a surtout intéressé dans Bienvenue en Sicile, c’était de décrire cette histoire du point de vue des hommes, ceux qui sont du bon côté et ceux qui sont du mauvais.

Bienvenue en Sicile - © Saje Distribution
Bienvenue en Sicile - © Saje Distribution

Bienvenue en Sicile est une des rares comédies italiennes bénéficiant d’une sortie sur les écrans français. Pouvez-vous nous dresser un état de lieux du genre en Italie ?
(Soupir) Quo vado ? a tout balayé au box-office en 2013, et à partir de ce succès, beaucoup de films ont été écrits à partir d’une seule idée. Ces films fonctionnent commercialement, mais ils peuvent aussi mettre en danger la comédie en provoquant un certain sentiment de lassitude chez le spectateur. Il y a un réel problème d’écriture, c’est incontestable, mais plus largement, je pense qu’il s’agit d’un problème de société. Elle va mal, et ça se reflète dans son cinéma.

Bienvenue en Sicile - © Saje Distribution
Bienvenue en Sicile - © Saje Distribution

Quelle est votre point de vue sur la comédie à la française ?
Je ne suis pas un expert, mais je me souviens avoir beaucoup aimé Le Coup du parapluie avec Pierre Richard. Quand j’étais petit, on me montrait tout le temps La Septième compagnie. Je suis aussi très nostalgique des co-productions franco-italiennes, comme par exemple Philippe Noiret dans Mes chers amis ou La Grande bouffe, des grand films qui appartiennent à l’âge d’or du cinéma.

Bienvenue en Sicile - © Saje Distribution
Bienvenue en Sicile - © Saje Distribution

Qui sont vos maîtres en matière de comédie ?
Pour moi, le modèle ultime est La Vie est belle de Roberto Benigni. On peut aimer ou ne pas aimer certains de ses éléments, mais sa manière de traiter un événement aussi dramatique et universel est une réussite absolue. Et bien sûr, La Vie est belle m’a en partie inspiré pour Bienvenue en Sicile, car pouvoir faire rire et pleurer en même temps est la plus belle des récompenses.

Bienvenue en Sicile (Pif, 2018)
BIENVENUE EN SICILE (In guerra per amore)
Réalisation : Pierfrancesco Diliberto (Pif)
Scénario : Pif, Marco Martani, Michele Astori
Casting : Pif, Miriam Leone, Andrea Di Stefano, Stella Egitto, Vincent Riotta, Aurora Quattrocchi, Lorenzo Patané, Mario Pupella…
Musique : Santi Pulvirenti
Pays : Italie
Durée : 1h39
Distribution : Saje
Bande-annonce
Page officielle
Dossier de presse

Synopsis : New York, 1943. Arturo rêve d’épouser la belle Flora, déjà promise à un chef de la mafia new-yorkaise. La seule façon d’obtenir sa main est de la demander directement à son père, resté en Sicile. Arturo s’engage alors dans l’armée américaine. Il est loin d’imaginer que celle-ci a scellé un pacte avec la mafia pour assurer le débarquement en Italie…

Propos recueillis par Christophe Geudin

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